Les Hermanni en Europe

INTRODUCTION :

Contrairement à ce que l’on peut croire, la Testudo Hermanni Hermanni, n’est pas exclusivement française. Présente dans le Var et en Corse, on trouve aussi d’autres populations géographiques en Italie et en Espagne.
Nous consacrerons cette page à la ssp occidentale, la ssp balkanique fera l’objet d’un autre article.

Péninsule ibérique :

En Espagne, deux souches locales sont dénombrées, une en  Catalogne (versant espagnol  des  Albères)  et l’autre dans les îles Baléares (Majorque et Minorque). Ces localités ont en commun l’haplotype  H3 de leur ADN mitochondrial, pourtant morphologiquement différentes puisque les Alberoises sont foncées de carapace et de peau avec une V1 est en grande partie noire (+ 80%) alors que les insulaires sont très jaunes.  D’autre part les tortues de Minorque pourraient avoir une lointaine filiation avec les populations corse, Sarde et Sicilienne,  porteuses, elles aussi, de l’haplotype H5, sans pouvoir déterminer radicalement de laquelle de ces îles viennent les fondateurs. On a pu y recenser des THH à la supracaudale unique, phénomène très rare de cette sous espèce, plus commun aux THB et quelques sujets très noirs.

La réintroduction de l’espèce est pratiquée en Espagne à différents endroits, l’attribution de territoires contrôlés permet à  ces nouvelles populations de s’y reproduire :

-le Parc naturel du Garraf en 1992;
-le Parc Naturel du Delta de l’Ebre en 1987;

-le Parc Naturel du Montsant en 2005.

Les Hermanni en Italie :

La péninsule Italienne héberge aussi plusieurs aires de répartition de Testudo Hermanni, (Ligurie, Basilicate ,Toscane, Latium, Campanie, Pouilles, Molise, Calabre, Sarde, Sicile, Ombrie, Plaine du Pô ,Abruzzes, Marches.. ) les spécimens sont peu référencés dans la Plaine du Pô car les deux sous espèces se croisent (Hermanni et Boettgeri) et beaucoup de sujets sont hybridés.  Holger Vetter avance l’hypothèse que l’Italie pourrait fort bien jouer le rôle de transition entre les deux groupes de populations.

En Toscane, il existe des différences dans la morphologie des tortues d’Hermann présentes. Dans la partie septentrionale, leur carapace est allongée et légèrement aplatie, les couleurs  très contrastées , elles présentent  des taches noires bien définies sur fond jaune -orangé .( Taille maximale : 14 mâle-femelle – 16), au centre, elles sont de plus grosses tailles. En Sardaigne, c’est là que l’on trouvera les plus gros spécimens, les mâles mesurent  environ 16,5 cm, les femelle 20cms, exceptionnellement  21.Les gulaires ont, très souvent, des traits noirs pas toujours symétriques. Elles ont en général 4 ongles aux pattes antérieures, sur un échantillon de 10 specimens, 7 présentent 2×4, 1, 4+5, 2, 2×5. (source Manouria, n° 36-Septembre2007)

En Sicile, dans les Nebrodes, montagnes du Nord de l’ile, situées dans la province de Messine, et s’étendant de l’ouest à l’est de l’île, quelques spécimens THH présentent des ergots (tubercules) aux cuisses (photos: Chris Leone) et Turtle Mania.

 

 

 

 

 

Malgré des caractéristiques divergentes, mais trop discrètes, d’une zone à l’autre de l’Italie, il faut avoir beaucoup de pratique pour  différencier les localités. Seuls les tests génétiques sont 100% fiables car les caractéristiques morphologiques ne suffisent pas.

Merci à Raf Bianco pour son aimable autorisation de publier ses photos

Publié le 17 juillet 2017