Réunir les bonnes conditions d’hibernation

DÉFINITION :

« L’hibernation est un état de torpeur et d’insensibilité dû à un abaissement de la température corporelle et dans lequel certains animaux passent l’hiver. Elle correspond à un état de sommeil profond plus intense que le sommeil nocturne, accompagné d’une diminution de la température interne ».

Dans le milieu scientifique, ce terme ne correspond pas exactement à l’état des chéloniens en situation de froid. Rappelons qu’un reptile est poïkilotherme, il est dépendant de la  température interne de celle de l’environnement où il se trouve,  il n’a pas d’emprise sur  sa température corporelle qui implique la notion d’hypothermie, mais le dictionnaire ajoute cependant  que la plupart des organismes poïkilothermes sont également ectothermes (leur chaleur corporelle provient de l’extérieur).

Dans ce cas, même si la tortue n’est pas capable de réguler seule sa température corporelle, on retiendra  que pendant le sommeil hivernal, les pulsations cardiaques se ralentissent et sont accompagnées d’ une absence de besoins énergétiques, (diminution de la température interne, des fréquences cardiaque et respiratoire, etc.), entrainant une action profonde sur la formation réticulée.

Soulignons également que chez les tortues, le métabolisme lent et la capacité d’extraction de l’oxygène à supporter de fortes concentrations sanguines d’acide lactique leur permettent de vivre en anaérobiose (milieu pauvre en oxygène) pendant plusieurs mois. En conclusion, même si la notion d’hypothermie joue un rôle prépondérant  dans l’action d’hiberner, on peut considérer que le terme « hibernation » n’est pas non plus impropre suivant les autres obligations  décrites.

UNE MISE AU POINT S’IMPOSE :

Suite à l’incompréhension de beaucoup de lecteurs sur la manière de faire hiberner une tortue,  nous pensons qu’un rappel concernant les règles importantes de l’hibernation en intérieur s’impose:

  • Une tortue se rentre en caisson seulement quand elle est endormie, et seulement quand les températures de la pièce où elle va passer l’hiver sont comprises entre 5 et 10 degrés, avec très peu de variation pour ne pas perturber l’animal!
  • Une tortue ne reste pas des semaines à une température ambiante de 15 ° ceci n’est pas une hibernation !! Pour hiberner correctement, une tortue a besoin d’une T° inférieur à 10 °, l’idéal est une température comprise entre 4 et 7°.
  • Une tortue qui hiberne ne puise quasiment pas dans ses réserves car le ralentissement de toutes les fonctions biologiques (organes et cellules) lui permet de s’économiser mais une tortue qui brume (15 °) n’est pas profondément endormie, ses fonctions vitales fonctionnent comme si elle était active et demande des efforts à l’animal.
  • Donc si votre tortue s’enterre dans votre enclos, si vous avez prévu une hibernation en pièce fraiche, il ne faut pas la prélever si la T° de la pièce est supérieure aux températures de l’extérieur, il faudra attendre qu’il fasse plus froid et que les températures de la pièce où il est prévu de faire hiberner la tortue soient les mêmes qu’à l’extérieur à 1 ou 2° près pour pouvoir lui offrir des conditions optimales d’hibernation.
  • DERNIÈRE PRÉCISION ! et pas des moindres, une tortue n’hiberne pas dans un terrarium, même si vous avez coupé toute source de chaleur! Elle s’épuisera en puisant dans ses réserves et si malgré tout elle arrive à se réveiller, l’étape du réveil est compromise pour elle, le réveil demande beaucoup d’efforts à une tortue, elle doit être au mieux de sa forme pour l’affronter et reprendre un rythme normal.

Si vous n’avez pas eu le temps de réfléchir aux conditions d’hibernation ou ne disposez pas d’un lieu adapté (hibernatorium ou jardin), si vous ne vous sentez pas suffisamment expérimenté pour la mener correctement (l’improvisation met en péril la vie de la tortue), dispensez en votre tortue pour une année.
Le temps de vous renseigner et bien comprendre le protocole à préparer pour réaliser une hibernation réussie : « une absence d’hibernation est de de loin préférable à une hibernation mal conduite ».(L. SCHILLIGER)

Publié le 21 juillet 2017