Durée excessive de l’hibernation = danger !

Attention aux hibernations trop longues

On entends souvent parler des dangers dus à l’absence de repos hivernal, on ne parle jamais des dangers qu’encourent une tortue à hiberner trop longtemps.
La confusion qui existe entre la Hermanni française et la Hermann Boettgeri alimente ce risque.
Ces sous espèces n’ont absolument pas la même manière d’hiberner. La Boettgeri hiberne profondément et plus longtemps que sa cousine française!

Le danger de températures statiques sur certaines espèces :

Les Greaca mauresques sont aussi concernées, ces méditerranéennes sont L’image contient peut-être : plantehabituées à des hivers courts et doux, l’hibernation peut s’entrecouper de micro-réveils pour juste se prélasser au soleil, boire, uriner, qui permettra d’évacuer l’accumulation de toxines de leur organisme, et repartir sommeiller plusieurs jours.
L’hibernation en frigo est à proscrire pour cette sous espèce française et les taxons de Greaca originaires du Maghreb , les températures y sont statiques et ne correspondent pas à leur manière  ancestrale d’hiberner.
Une tortue en hibernation passe tout l’hiver à une température entre 4° et 8°, c’est donc une fourchette et elle est indispensable à leur métabolisme.

Dans un frigo,une tortue est incapable de se réveiller au moment voulu puisqu’elle est soumise à une température sans variation.
La durée d’hibernation serait donc à écourter pour les espèces citées, pourtant des pauvres tortues y restent enfermées plus de 5 mois.
Nous conseillons une hibernation en fosse ou en caisson hors gel pour les Hermanni françaises et une brumation ou pas d’hibernation du tout pour les Greaca mauresques, si vous ne savez pas comment procéder, un fichier bien construit rédigé par Mirella Lambert est hébergé sur le site : La technique de la brumation.

Concrètement? le frigo ou cave à vin, pour quelles espèces au juste?

La greaca Ibera, la Horsefieldii, la Boettgeri (selon son origine dans les Balkans), dans leur biotope d’origine subissent des températures extrêmes et hibernent profondément par la force des choses, elles sont plus aptes à supporter cette forme d’hibernation.

Les conséquences d’une hibernation trop longue sur l’organisme :

La flore intestinale se dégrade ainsi que les reins et le foie (lésions hépatiques), le cœur fatigue. A ce régime, la tortue s’épuise sur la longueur où décédera quelques semaines après le réveil.
Non, les séquelles d’un manque d’hibernation ne sont pas prouvées scientifiquement mais l’abus d’hibernation oui, c’est un phénomène reconnu par des éleveurs du monde entier, donc au lieu de vouloir hiberner à tout prix une tortue dont vous ne connaissez rien, pensez au danger que vous lui faites courir et sachez rompre avec vos habitudes, même si votre tortue « semble » bien se porter.
STOP aux hibernations délirantes, au mépris  de la santé et des besoins de l’espèce que vous élevez. Comme Jacques Prestreau (auteur et passionné de tortues) l’a souvent dit avec son tact légendaire 🙂 :
«  Il est tellement plus facile d’uniformiser les méthodes pour tout le monde en dépit de la nature et de sa diversité, de ne pas faire l’effort de se remettre soi-même en cause, et de procéder toujours à ce qui est matériellement le plus facile. Hop !Tout le monde en hibernation, et on est tranquille pour quatre mois ! »

L’hibernation des juvéniles :

Encore un sujet très controversé. A notre avis le temps d’hibernation doit être réduit, en moyenne six à huit semaines seulement. Nos tortues vivent en captivité et ne sont plus livrées à elles même comme « dans la nature », le seuil de décès est élevé car dans le monde animal, les plus robustes survivent. Les bouleversements climatiques sont aussi des facteurs à considérer, qui nécessitent des adaptations successives.
Des esprits étroits qui pensent que leur savoir empirique est suffisant pour discréditer toutes réflexions contraires à leur raisonnement nous demandent des « preuves » de ce que nous avançons à ce sujet. Ils ne prennent jamais la peine d’essayer de se remettre à niveau ou d’adopter de nouveaux gestes quant à l’élevage de leurs animaux, leur puissant savoir leur suffit.
 Ces personnes aiment pourtant détenir des tortues en captivité en utilisant les arguments de ceux qui sont contre toute forme de captivité, ils s’autoproclament, d’une certaine manière, éleveurs de tortues sauvages, donc plus capables que quiconque, de leur fournir ce dont elles ont besoin. Niveau d’hypocrisie très élevé  qui a, au moins, le mérite de nous faire rire…
Malheureusement, les recherches scientifiques restent sporadiques, et l’empirisme reste encore majoritaire dans les mentalités, ce qui est préjudiciable aux tortues.

Publié le 25 octobre 2018