L’hibernation, une étape obligatoire ou pas ?
Une question qui fait toujours débat. Le but de cette page n’est pas de prendre position mais de vous expliquer le rôle de cette pause hivernale compliquée dans la vie d’une tortue et la manière de la conduire le mieux possible.
Comment « fonctionne » une tortue ?
Avant de poursuivre cet article, il est bon de rappeler que la tortue est un animal ectotherme, elle réagit à l’environnement thermique où elle se trouve, car son organisme ne produit pas de chaleur. Dès le printemps, le matin, elle s’expose au soleil pour emmagasiner l’énergie dont elle aura besoin pour stimuler son activité de la journée. Une tortue est donc dépendante de la température ambiante pour pouvoir se nourrir et être active. Le système digestif n’assimile correctement la nourriture et le transit fonctionne normalement qu’à partir d’un certain seuil de température.
A l’automne, la chute des températures entrainent une baisse de l’activité journalière et l’appétit se réduit, les tortues sortent peu ou plus de leur abri, elles entament la phase de pré-hibernation.
Hibernation ou pas?
L’état de santé de la tortue est à prendre en compte pour décider si elle hibernera ou pas. Une tortue trop légère, convalescente, une juvénile trop fragile, un spécimen pas acclimaté aux conditions climatiques du pays ou qui aurait passé trop de temps en terrarium, une tortue arrivée dans l’élevage sur le tard et que vous n’avez pas eu le temps d’observer, toutes ces situations mettraient en péril une hibernation. Il vaut mieux une absence d’hibernation, pour un hiver, qu’une tortue qui ne se réveillera pas, tous les vétérinaires consciencieux s’accorderont à dispenser la tortue de cette phase hivernale si cela doit présenter un risque quelconque pour elle.
Pas d’hibernation à tout prix! si votre tortue retarde sa mise en hibernation en se baladant dans son enclos avec des températures en dessous de 10° , c’est que quelque chose ne va pas, elle vous envoie des signes. Il est préférable de les écouter, il est donc plus prudent de la rentrer, en respectant un protocole de température. Il faudra la montrer au plus vite à un vétérinaire qui contrôlera son état de santé.
Si vous êtes débutant et ne connaissez pas avec exactitude l’espèce ou le taxon de votre tortue, renseignez vous avant d’entreprendre quoi que ce soit, certaines tortues n’hibernent pas ou hivernent (phases de longs endormissements et de réveils courts avec prise modérée de nourriture dans un environnement contrôlé). C’est le cas de certaines graecas.
N’hésitez pas à chercher des informations auprès de forums ou communautés de réseaux sociaux, avant d’entreprendre une hibernation à l’aveuglette.Cependant, internet n’est pas une évangile qui vous donnera les clefs de la réussite pour hiberner votre tortue, c’est un bon support d’informations avec des renseignements précieux, mais ce sera à vous de prendre la bonne décision en faisant le tri de ce que vous lirez avec discernement.
Conclusion
En conclusion, vous aurez compris que ce comportement reptilien correspond à une adaptation physiologique et non à une obligation biologique qui serait un besoin fondamental comme manger, boire, dormir, respirer. Un changement climatique modifierait à coup sur leur comportement sur plusieurs générations en mettant à l’épreuve leur capacité à résister et à bien s’adapter à ces modifications. Sur terre depuis plus de 200 millions d’années, elles ont su montrer qu’elles en étaient aptes.
L’obligation d’hibernation reste encore un mystère qu’aucun scientifique n’est capable de prouver : la longévité des tortues invalidera toujours les études les plus sérieuses.
Dans tous les cas, cette question mérite réflexion et ne se résume pas à « la tortue, elle hiberne, épicetout! » car il est intéressant de bien comprendre pourquoi on fait hiberner sa tortue et pas seulement se dire « je DOIS la faire hiberner parce ‘qu’on’ m’a dit de la faire » sans en comprendre les bienfaits qu’elle pourra en tirer ou les risques qui y sont liés.
Plusieurs méthodes d’hibernation
Selon la région où l’on habite et l’espèce que l’on élève, on peut envisager différentes méthodes d’hibernation :
- Dans le sud de la France, l’hibernation en extérieur est la meilleure solution en veillant à prendre quelques précautions dans l’aménagement de sa fosse d’hibernation, attention cependant à l’altitude, dans votre choix repose sur cette méthode. (+ plus de 700m est un risque pour l’animal, l’hiver est plus rigoureux)
- Au nord, beaucoup de propriétaires ont choisi le frigo ou la cave a vin, contrôle de la température sans variations qui peuvent réveiller la tortue et la sortir trop tôt de son endormissement.
- Le caisson, que l’on place dans une pièce fraiche de la maison comme le garage ou le cellier, avec des températures comprises entre 4 et 8°.
La fiche du groupe FB « HIBERNATION, OU PAS ?« complètera également cet article en y apportant plus de précisions sur les méthodes à envisager, pensez à la consulter.